Depuis la Renaissance, les archets de violon ont connu une évolution en plusieurs étapes tendant vers un allongement de la baguette qui s’accompagne d’une diminution de la convexité jusqu’à une inversion de la courbure, avec des conséquences sur le choix du bois. Depuis deux siècles, la géométrie a peu changé et l’essence de bois privilégiée est le pernambouc.
L’objectif de notre étude est d’apporter un éclairage croisé sur l’évolution des archets et le type de jeu associé : influence du comportement mécanique, lié à la géométrie et à l’essence de bois, sur les possibilités d’expression musicale.
Des reconstitutions d’archets représentatifs de différentes époques (Renaissance, Baroque, Classique, Moderne) ont été sélectionnées. Leurs propriétés mécaniques ont été mesurées : inertie et rigidité de la baguette, caractéristiques du bois, influence de la tension… Ces propriétés mécaniques sont mises en regard des différents modes de jeu privilégiés à chaque époque. Par exemple, la faible inertie des archets baroques favorise un jeu souple et articulé, tandis que l’archet moderne favorise la puissance sonore et les notes tenues. Son allongement le rend moins susceptible de supporter la tension du crin. Pour contrer cet effet, la courbure est inversée et de nouvelles essences de bois sont introduites.
Les développements sur l’évolution des archets et leurs caractéristiques mécaniques se trouvent dans les actes du colloque parus en 2013 dans l’ouvrage » La musique et ses instruments » aux éditions Delatour.
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