Malgré l’importance donnée à la discipline d’archet au sein des formations en activité sous le règne de Louis XIV, nous disposons de très peu de renseignements sur la morphologie des archets utilisés dans ce cadre. Parmi les rares pièces conservées de cette époque, aucune ne peut être associée avec certitude à la pratique de l’orchestre. Les représentations visuelles des ensembles à cordes nous restituent des informations très lacunaires. Les témoignages écrits nous renseignent peu sur sa forme mais plus sur sa taille et son utilisation. Néanmoins, en croisant ces sources et en se penchant sur tous les témoignages iconographiques liés à l’univers musical versaillais, on peut faire émerger des constantes dans la forme et les dimensions de l’archet, très corellées à la tenue de l’instrument. Il ressort que les propriétés de l’archet français et sa saisie caractéristique favorisent une articulation ciselée et un jeu rythmique subtil et aéré.
L’article est paru en 2015 dans « L’orchestre à cordes sous Louis XIV », ouvrage dirigé par Florence Gétreau et Jean Duron, aux éditions Vrin, p. 105-118.