Viola bows

La forme de ce modèle est typique de bon nombre d’archets du XVIe siècle représentés avec un violon. Il n’est pas déraisonnable de penser qu’on utilisait les mêmes archets sur le violon et sur l’alto. La baguette est droite sur la majeure partie de sa longueur puis s’incline vers la mèche. À la pointe, les crins sont ligaturés après être passés à travers un trou percé dans la baguette. La tête n’existe pas avant le XVIIe siècle. La baguette est en cormier, bois aux qualités mécaniques exceptionnelles et au timbre à la fois lumineux et profond.

Le bois d’amourette est choisi pour ce modèle. Cette essence, longtemps très précieuse, a été rarement utilisée pour la facture d’archets avant le milieu du XVIIe siècle. Elle est très dense et dynamique et apporte réactivité et subtilité à la baguette. L’archet est fourni avec trois hausses de hauteurs différentes permettant de varier la tension du crin.

En France, les archets sont restés très courts pendant toute la deuxième moitié du XVIIe siècle et même un peu au-delà.  Les trophées d’instruments de musique sculptés à la tribune des musiciens de la Chapelle Royale (1708-09) en témoignent (voir à ce sujet l’article paru dans L’orchestre à cordes sous Louis XIV). La baguette est ici en grenadille, bois très dense et souple, qui développe un timbre puissant et rond. L’archet est fourni avec trois différentes hausses en substitut d’ivoire permettant de varier la tension du crin.

La tenue particulière de la quinte et de la viola da spalla induit une longueur limitée de l’archet. La quinte de violon ne se distingue pas en cela des autres membres de l’orchestre baroque français (voir à ce sujet l’article paru dans L’orchestre à cordes sous Louis XIV). Les trophées d’instruments de la Chapelle Royale ont servi de modèle à  cette reconstitution. Le bois utilisé est le cytise qui définit bien les graves de l’instrument. L’archet est fourni avec trois hausses de hauteurs différentes permettant de varier la tension de la mèche.

Le système de tension par vis et écrou apparaît dans le deuxième quart du XVIIIe siècle. Malgré tout, cet archet présente encore des caractéristiques des modèles XVIIe, c’est-à-dire une tête basse et une baguette assez convexe. Cela lui assure précision et rapidité, tout en étant plus long. La baguette, rainurée dans sa partie inférieure, est en amourette.

The head of this bow is higher than on the previous model, which brings more flexibility. The camber is also more pronounced to prevent the stick from being too high on the strings and having erratic vibrations. The snakewood round stick is octagonal in its lower part.

Construit sensiblement sur le même modèle que le Alb5, cet archet doit son moindre coût à une plus grande sobriété esthétique et un type d’ajustage de la hausse plus simple. La baguette est en amourette.

Ce modèle est la copie d’un élégant archet issu d’une collection privée. La tête assez basse et les cannelures tendent vers un jeu assez ferme. La hausse et le bouton sont en ivoire de mammouth.

La baguette ronde et la tête assez haute apportent à ce modèle sa souplesse, sa rondeur et son caractère chantant.

Fluting lightens the bow at the head without weakening the stick which keeps its edges (on this subject see my article Une histoire de l’archet de violon de la Renaissance au tournant du XIXe siècle). La tête haute assure cependant du moelleux à l’attaque.

Archétype des archets dits de transition, ce modèle est apparu dans les années 1760 en Allemagne et a été introduit dès 1770 en France et en Angleterre où il a été copié et interprété par de nombreux facteurs. Il se caractérise par une tête en forme de hallebarde, haute et carrée, pourvue d’un retour à l’arrière. Elle est pesante et déplace le centre de gravité vers la pointe. La hausse en ivoire de mammouth ou en bois très dense compense ce déséquilibre. La baguette est en ferréol  (swarzia panacoco)

Après deux décennies de vogue de l’archet Cramer, l’archet classique va se décliner en une multitude de modèles. Avec celui-ci, les frères Tourte résolvent le problème de déséquilibre en pointe grâce à une tête élancée au profil souple et délicat. La baguette est en ferréol  (swarzia panacoco)

La tête s’est un peu épaissie. La distance entre la mèche et la baguette peut encore beaucoup varier à cette époque. Ici elle est plus importante à la pointe qu’au talon.  La baguette est en ferréol (swarzia panacoco)

L’archet classique se diversifie également en Angleterre. Sur ce modèle, à la hausse si caractéristique de la famille Dodd, la baguette et la tête acquièrent les caractéristiques de l’archet romantique. La hauteur de jeu est à peu près la même au talon et à la pointe. La baguette est en ferréol (swarzia panacoco), la hausse et le bouton en ivoire de mammouth.